Il existe une pensée que je qualifierais de « meta
pensée ». Cette pensée nous fédère,
personne ne la discute car il existe entre nous une connivence non
écrite qui façonne l'unité
du groupe.
Ceux qui n'adhèrent pas à cette forme de pensée s'en
vont naturellement sans violence
(Ils savent qu’ils ne pourront pas
détourner/pervertir cette façon d’être si enracinée)
c’est donc aussi un moyen de réguler les sorties sans
violence du groupe,
le gars
comprend qu’il ne sera jamais accepté ou qu’il n’acceptera jamais.
Il serait
peut-être utile d’écrire tout ça/ ou pas qui sait…. peut être
c’est
impossible l’objet ayant un contour flou centré seulement sur quelques idées
noyau dur ?
Si c’est impossible, de toute façon c’est un bon
prétexte à écrire.
Nous avons un peu de temps devant nous avant de
rebondir,
pourquoi pas utiliser ce temps pour essayer, après on
aura une fois de plus le nez dans le guidon.
J’empile sans trier une pensée « pense bête lyophilisée »…je n’assume pas tout
ce que je sais…Nous
nageons en pleine subjectivité.
- Rien n'est impossible si tu l'as décidé, si tu t’es décidé à le faire.
(Chemins du faire / Le puits, les
jardins /octobre bleu et prairiales……)
Ta ville sera le plus beau parc…tu la connais la chanson
-
Nous sommes
peut-être capable de violence pour nous défendre mais nous n’avons pas
de haine,ni de peurs particulières des autres qui
nous feraient verser dans la violence.
- La parole donnée
est relativement importante sans plus. Les intelligents savent
se lancer dans le
vertige du mensonge. La vérité est parfois le luxe de l’âge :
une fatigue de la
pratique du mensonge pour être conforme.
- Nous sommes encore
vivants ce sont « Eux »qui sont déjà des morts vivants.prétentieux.
- Nous apprécions la
multitude, la diversité, voire le baroque…
nous sommes des curieux
polymorphes.
- Nous ne faisons peu
les magasins. Nous ne sommes pas des gros consommateurs.
-C’est la qualité du
sourire sur les visages des gamins qui ont joué un bon tour.
- Nous avons compris que nous ne pouvons rien
modifier ou si peu par la politique politicienne,
les dés sont pipés, elle fait de nous des éternels opposants qui valident les
dirigeants
par leurs gesticulations inutiles dans le cadre d’une
démocratie spectacle.
Certains communistes schizoïdes nous aident vraiment.
- Modifie la société en
te la fabriquant toi-même. Invente, organise, plutôt que de râler.
Qu’est ce tu fabriques ? Vis plutôt que de te morfondre, mais pas trop
vite !
- La pureté n’est pas
notre tasse de thé.
- Nous ne sommes pas
obèses parce que soit on bouffe de bonnes choses (monta cala)
ou soit on est pauvre (RMI) et on bouffe peu et
de toute façon on bouge beaucoup
et on sait vivre au
froid et on ne végète pas devant la TV.
-Diables bleus / Diables marron un peu crade souillon un mythe non une
réalité ?
Le crade est-il érotique ?
-Ce fut très important dans l’occupation de notre temps dans la journée
et même la nuit .Nous
étions plus au diable que dans le reste de la ville voir notre maison.Le
trajet maison diable se
faisait en automatique.
- Le tcharafi fut un moyen de nous démarquer d’une
société de « transfert conso». Une rupture
nécessaire
- Les filles aux
diables ne sont pas trop compliquées, pas trop « icônes »,
vraies et belles.
C’est la fête du
corps quand elles dansent au Baletti
dans la chaleur du printemps …(fayot pro filles)
- On n’a pas peur du
froid de la nuit en hiver.
- Un diable c’est une
tête, un corps, un ventre, des griffes et une queue.
- Nous ne respectons
guère les spectacles et s’il fait bon dans le jardin
on sort au milieu de
la représentation (quelques zartisses
se sont retrouvés
seuls à la fin de
leur spectacle.)
- Nous élevons
l'action au-dessus de la pensée" bouge pour penser et non l'inverse".
- On te reproche rien
après l’action si tu te plantes.
- Analyse tes erreurs
ensuite et essaie de t'en servir dans l'action qui ne tardera pas à suivre.
- On est plus fort en
groupe pour échanger, créer, danser, aimer (ça moins sûr).
- Soit tout en
puissance et non en frustration du faire. Laisse l'impuissance à ceux
qui veulent le
pouvoir.
- Impensable de se
voler entre nous aux diables…les affaires parfois se
déplacent au gré des
utilisations. Quant à voler hors diable
bleu c’est autre chose,
il s’agit là de
légitime récupération.(clanisme)
- Nous savons
pratiquer ce que j’appelle le crime consensuel. C’est à dire tu sais
la vérité mais tu préfères
le mensonge moins compliqué qui arrange le groupe.
Et tu laisses mourir
le sacrifié innocent.
- Même au diable il
n’y a pas de réelle égalité, c’est souvent les mêmes
qui ont du mal à se
faire entendre.
- Cette part du
diable que chacun camoufle, source secrète de bien des délices …
- Parfois ceux qui maîtrisent
l’information donc le pouvoir te gomme de l’histoire
que tu as personnellement fait avancer
(clanisme groupusculaire).
- Il vaut mieux
prendre le risque de l'échange et d’une vie sexuée en s'éloignant de
l'omniprésence
des écrans qui
t'inventent une autre une vie de remplacement tarifée et sans risque
(pilha jeta/zou mai)
- Rafle l'espace
public indûment occupé par les bagnoles qui encombrent la vie
collective aux abords
des maisons. Descends ta chaise comme
autrefois
et bouffe avec ton
voisin.(zou mai)
- Ton voisin est
différent cause z’y, partage ta différence.(bons sentiments)
- Plantations, jardin,
animal, tu aimes le vivant sous toutes ses formes.( Bouddhisme écologie ?)
- Tu soupçonnes que
tu n'as pas toujours raison mais que tu n’as pas forcément tort.
- Ne rien bloquer
(veto) même si ça te démange pour l’intérêt supérieur du groupe
mais dire tout ton
refus avec force en réunion.
- La vie
communautaire quand elle n'est ni religieuse, ni politique, ni clanique
c'est pas du facile
mais passionnant. Existe -t’il une communauté humaine
non politic/clanic ni
religiouse ?
- Le groupe ça
fatigue énormément parfois on s’éloigne mais pas trop longtemps.
- Combien d’heures à
écouter les autres. Avoir la libre parole dans un groupe est
chose difficile.
- Certains ne sont
que parole. D’autres de parole.
- Les réunions du
lundi tiennent des palabres africaines avec gros risque de ne pas
être écouté le jour
même…insiste prends le temps.
- Il y a une
conception du temps très originale aux diables bleus : tout est plus long
mais bien enraciné.
- Il faut laisser
perdre du temps « à le » temps
(haletant). Parfois décantation nécessaire.
- Beaucoup de temps social pris sur le temps
d’activité.
- Le vote à l'unanimité
quand on prend le temps de choisir ses coéquipiers ça a du bon.
Principe non généralisable socialement.
- La prise de parole
est importante même si elle est techniquement difficile pour certains.
En principe chez nous pas de chef ni le gourou,
pas de soumission dans la jubilation
du elle/il pense pour
moi et j'obéis (ADN notre école de démocratie, non, je me moque…).
Seulement il y a des plus habiles de la parole
et de la pensée que d'autres...
Et ceux qui passent
si bien à l’écran… et qui se mettent à aimer ça.
- Plaisir de voir
l'autogestion/ auto organisation sortir enfin du livre.
Pour beaucoup d'entre nous on croyait qu’elle y était enfermée à tout jamais
et la voir en plus se
pratiquer activement … pas facile tout de même.
- Action dans une
situation (Situationniste) plus manuels qu’intellectuels les diables.
- Rien ne s’est fait
du jour au lendemain, le lieu, l’action et les autres nous
ont modifiés durablement
.parfois c’est périlleux de parler avec des gens hors du groupe,
on nous taxe de prétention, de doux rêveur
hors système…
- Tu refuses la peur
qui t'enferme chez toi et t’interdit de sortir la nuit tombée.
Tu sais traverser un parking la nuit et si l’autre
n'est pas tout à fait
comme toi il ne te
fait pas forcement peur.
- Il y a dans notre
groupe un mélange de population qui va du fou léger au bourgeois
comme dans un village.
- Chacun est à sa
place ici s'il est acteur.
- Majoritairement trentenaire ou plus en
rupture les « conneries juvéniles »
désirent construire
avec d’autres…
- Notion du temps
très originale..Dilution, différer, patience, dérive temporelle, faut s’y habituer
…..
- Quand nous avions encore
du territoire nous ne fûmes jamais aussi bons que dans l’adversité.
- Fais tes preuves
dans le temps dans l'action et pas dans le discours / baratin.
- Celui qui dit c'est
celui qui fait... en principe !
- Pas de services qui
se paient ou le moins possible…si tu veux quelque chose
débrouille toi, trouve
des complices et « Action ».
- La récupération de
ce qui traîne est un véritable plaisir. Redonner aux choses
abandonnées une vie, ne pas sombrer dans la
consommation inutile.
- Tiens ! Toi aussi tu roules à vélo / on
aime aussi les camions si bien pratiques
(pas écolo)
- On aime les animaux
sans plus.
- Quelques vrais
bourgeois en goguette aux diables bleus. Au premier coup de feu…
ils regagnent leurs
pénates dorées.
- Certains nous
trouvent prétentieux et utopiques, alors que nous, ce qu'on fait,
ça nous apparaît comme le nécessaire contre
poison d'un système
qui sécrète l'ennui
dans la passivité de la consommation.
- Si on pouvait
s'éviter la frustration et son corollaire la psychiatrie (diables bleus
thérapie).
- On est là pour se
faire du plaisir. Nous sommes clients de l’ivresse.
- Le fric ne fait pas
le bonheur même si nous en avons souvent
besoin.
Mais la principale richesse c'est de disposer
de son temps et pouvoir le partager
avec d'autres qu’on
se choisit.
- Savoir parfois ne
rien faire du tout, jouir de l'espace avec les autres paisiblement (oriental)
- Du pantail, de la
légèreté, de la fête, du carnaval. Si on veut on jouit de tout.
- On a parfois une
approche en parole assez violente genre premier degré intégral
au niveau du langage. Quand on continue à
causer de la sorte hors du groupe ça
surprend pas mal.
- On sait que l'autre
est capable d'entendre toute la cruauté de la pensée sans fard
et des propositions
originales. Parfois difficile (psy)
- Frontalités des
mots crus face à la politesse vicelarde des tueurs polis.
Le vrai voyou est en costume à la mairie.
- On nous a tiré
dessus aux petits plombs et on n’a eu pas très peur.
- Pas de discours, d'imprécations. Notre
reproduction s'effectuerait par contagion virale.
- Subversion non
affichée, non revendiquée, involontaire mais bien réelle.
- Restons masqué pour
le carnaval et avançons... La frontalité avec le système,
voire la négociation,
est impossible ou suicidaire ; on est vite récupéré, vidé de son sens
et de son sang par
les publicitaires et les politiques spécialistes bien plus pervers
et calculateurs que
nous.
- Nous aimons
l'espace partagé, les jardins, les lieux de rencontre,
se diluer dans
l'espace… une table ici quelques chaises là.
On est bien aussi chez les autres.
- Le lieu que nous
avons perdu nous allait comme chaussure à son pied.
Il nous a façonnés, nous l'avons façonné. Nous
l'avions choisi
ni trop petit ni trop grand, jardin Eden,
puits parfait. Fermé avec possibilité d'ouverture.
- Nous avons manqué
d'ouvertures.Trop rassurés dans l’enfermement des murs.
- Nous sommes de
piètres communicateurs et on s'en fout trop.
- Les lieux nous
façonnent, ils nous modifient dans le comportement individuel et collectif (situ).
- Nous avons
confiance dans notre potentiel humain, nous sommes
une « bêle »
construction humaine, une communauté. Nous répondons
collectivement à une
agression.
Quelques suicidaires se sont exposés seuls à
leur dépens.
- Nous avons sauvé du
dérapage solitaire et de la folie quelques
humains en
déshérence : les diables bleus lieux de thérapie ?
- La ville est
vulnérable nous sapons ses fondations elle nous le rend avec violence.
- La ville nous
marquait à la culotte, nous faisant l’hommage de nous copier honteusement.
- Nous aimons les
formes d'art qui soulignent les rituels collectifs.
- L'art contemporain
avec ses privates jokes pour initiés, validé par la complicité
des revues, de la DRAC,
des musées, des collectionneurs… nous fait mourir d'ennui et vomir.
- L'objectif
prioritaire est de chasser l'ennui en prenant le risque de se fritter aux
autres.
- L'art sert aussi à
améliorer la beauté de son environnement.
- Le musée ne nous
intéresse pas, trop cimetière : enterrement de première classe.
- Les toxiques légers
on aime un peu trop. Mais, dans l’ensemble, le reste de la société
est bien plus drogué
que nous.
- Nous réorganisons
des zones de vie et d'échange.
- Nous sommes capables
de causer à toute la société : il y a dans le groupe
toujours quelqu’un
capable de parler aux ministres et/ou aux marginaux graves.
- La vie échappe de
plus en plus à des gens enfermés, apeurés, trompés, manipulés par
les médias et seuls.
- Nous aimons
partager notre bouffe dans de grandes tablées, repas accompagnés de vin…
- Nous sommes en
quelque sorte et avec un peu de prétention un conservatoire de la vie.
- La vie semble
s'être réfugiée dans les marges.
- Nous n'avons aucune
envie de militer, de convaincre, d'embrigader, ce qu'on fait
ce n'est pas pour le
montrer mais pour le vivre… peut-être un jour la contagion...
- Nous aimons les
espaces interstitiels, les plantes qui poussent au bord du trottoir.
- Nous avons conscience
de l'importance de notre démarche.
- Nous avons
conscience de la longévité de notre relation, de son caractère
exceptionnellement indestructible,
étonnant vu la diversité des âges,
des niveaux sociaux ou
culturels, des intérêts... je croise les doigts, je crache par terre.
- Nous ne sommes pas
respectueux des convenances, ça choque les visiteurs non initiés.
- L’interactivité
s'est établie naturellement, elle est exceptionnelle.
- Nous ne voulions
faire peur à personne et pourtant ils se sont hâtés de nous
détruire dans l'illégalité,
ils en ont fait une urgence, d'où le titre « Peur bleue » du recueil
éventuel.
- La vie est une
oeuvre à construire, un acte poétique
- Nous sommes dans la
réalisation de la poésie (situ).
- Sommes bien
conscients que figer une pensée en mouvement
c'est créer un mensonge idéologique.
- Nous sommes plus
dans l'addition que dans l'alternative
ou dans le tri.
Plutôt ça et ça que ça ou ça : gourmandise
naturelle, tout engendrer...
- Tout voir, tout
entendre dans sa diversité, du chant grégorien au punk rock.
- Nous sommes dans l’inverse
exact du panier de crabes artistique fait de coterie,
de préférences, que ce
soit celle des artistes proches du PCF,
celle de la VILLA ARSON,
du MAMAC, celle de l'entourage de BEN, celle de la DRAC.
- Nous ne pouvons
compter que sur nous-mêmes.
- Nous sommes
intéressés par la formation et l'éducation sans trop
- Nous sommes
favorables à une pensée actée.
- Nous préférons un
l'environnement en désordre à la propreté clinique.
Nous aimons l'hygiène
sans excès.