Va nu pied chez le Ferrero.
.Je marche sur un chewing-gum en arrivant à
la galerie résultat victoire par ko du chewing-gum
semelles cloué au sol arrachée …
Pistolet
à colle, rallonge ... Bricolage... Un type : un rare visiteur inconnu qui
rentre dans la galerie au moment où je tente vainement de coller au pistolet à
colle la semelle. Embarras. La deuxième semelle s’accroche
à une marche et rend l’âme, elle aussi. Elles avaient choisi les garces ce jour
exceptionnel là pour me rappeler ma modeste condition .Toutes les deux recollée,
elles se décollent par intermittence l'une après l'autre. J'ai exposé la
sculpture « mon ami pied beau »j'y étais. Traînant les pieds pour les
maintenir les semelles au sol, mes chaussures chics de pauvre ouverte comme des
livres. Je me décide enfin à l'arrachage total façon Charlot des deux semelles
afin de pouvoir circuler autrement qu’en patinage sur la surface marbrée du sol
de la galerie. Chirurgie radicale efficace je sentit aussitôt le glacé du sol
de marbre.
Ça faisait une paire de pompes de cyclistes
pointues originales et souple mais qui n’isolait plus du sol glacé. Dans la
galerie passe encore mais pour le reste de la soirée au lunch de lancement du nouveau numéro
du magazine côte c’est plus délicat. Je lance un SOS SMS parce que c'est tout
ce qui marchait encore sur le portable de sardines la dèche vraiment pour que
ma filille amène rapidement mes pompes unique, indémodable
chaussure de paysans étanche, rustique, montante que j'achète chez un marchand
de produits agricoles en Aveyron, chaussures de bouzeux
que j'avais snobé ce jour là. Le même soir visite à côté sur la promenade des
Anglais à la revue branchouille Côte que l’on trouve
surtout dans les salles d’attente des médecins et distribuée aux passagers des avions
de première classe. L’invit était prévue pour deux
nous y allâmes quinze. La dame qui nous accueillit dit à Sardines : « pourquoi
ne pas m’avoir prévenue » et Sardine de lui répondre « c'est pour pas vous
effrayer Madame » après un dépôt de gravats à l'instigation de Miss Tout au
bord de la piscine du palais de la Méditerranée pour matérialiser notre
destruction programmée. Place à la ripaille et la bombance dans la jet-set. Excitation visible des filles qui sentent le voyou. Panoplie complète de tous ces
bourges que nous n’avions jamais côtoyer de si près. Impressionnant : tu
te sens immédiatement loqueteux.Séparation de la classe automatique sans erreur
possible, monde inconciliable. Tous causent à voix basse par petits groupes et nous
dès qu'on l'ouvre nous les gens de la « meute des diables bleus »
on a l'impression d'être des paysans s’appelant les deux versants opposés d’une
vallée montagnard reculée.. La panoplie complète de super bourge transforme les
femmes en putes bandantes plus que sexy. Mini jupe fendue, haut transparent sur
soutif classe, bas résille très soignés et personne ne semble les voir ou du
moins personne ne laisse rien paraître on sait vivre, ne manque pas un bouton …
Tout ça nous renvoie instantanément à notre marge au look peu pourrave qu’on affectionne : chaussures avachie , veste éliminé de récup, pantalon trop large
ou jeans multi usages pas trop net .Mais
en revanche nous sommes terriblement à l'aise ,assoiffé, affamée et joyeux.
Alors nous bouffons et nous buvons comme quarante tout est délicieuse raffiné
et copieux et inhabituel. Je connais l'erreur lourdingue de commander une bière
comme au bar des diables bleus alors que chacun s'enfile des cocktails
compliqués et des flûtes de champagne. Nous avions déposé des gravats au bord
de la piscine du palais de la Méditerranée fratonienne.
Le maître de maison demanda justement de les retirer. Argant
qu'il s'agissait d'une installation artistique nous insistâmes pour les laisser
un peu. Il nous demanda la permission de les retirer après notre départ ;
le brave homme. Choc des cultures. De temps en temps les bourges jouent des
coudes se demandent ce que ces va nu pied foutent là à s’empiffrer de la sorte.
Et les initiés montrent alors religieusement dans les pages de la revue côte l'article
avec photos sur les diables bleus squat
artistique marie clairizé à donfe avant destruction par notre bon maire .juste ce qu’il
faut pour encanailler, érotiser la bourgeoise. Du travail bien fait : une
belle trace de mensonge sympa. Et cela suffit à justifier notre présence de
noirs yatus chez les oies blanches. Nous, on rigole,
on cause à tout le monde, on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas sympas et ils ont
tout simplement l'air de s'ennuyer coincés qu’ils sont dans leurs convenances moisies.
On comprend mieux le nécessaire connivence bourgeois friqué artiste jouisseur. On
est bruyant, on n’est pas distingué, mal chaussé, pas classe du tout, près de
la terre presque de sa couleur...
En sortant je vois un type qui bouffe ce
qu’il trouve dans la poubelle juste à côté du palais de la Méditerranée si
festif.
Amplitude.
Jean-Claude