À cette époque là ,  j'étais encore directeur de l'école maternelle du Port, il m'arrivait volontiers de l'oublier surtout le premier mai à la Santa Capellina. Je faisais la soupe de poissons et le couillon avec d'autres bons petits diables à Rouba Capéou au son de fanfare et batucada. Je fêtais ce jour là la fête du travailleur du chapeau minimal : un gobelet plastique attaché avec un fils d'attache rouge de sacs poubelle. Il tenait bien droit sur ma tête ce pitchin capéou, comme une micro coiffe de bigoudène. Il tenait bien droit solidement ficelé sur ma tête chevelure frisée.

Une petite fille faisait du roller sur la promenade des anglais vint à passer avec sa maman...

Elle s'approcha me vit et se mit à hurler très fort à sa maman qui faisait semblant de ne pas voir ce bizarre attroupement:

« Maman y'a le maître, y'a Jean-Claude! »

Le lendemain, à l'école, elle m'avoua :

"Tu sais, hier, je ne t'ai pas tout de suite reconnu à la fête des chapeaux."

"Ah! Bon Yvonne!"

(En fait elle s'appelait Heaven: paradis en anglais mais prétextant une mauvaise connaissance de la langue anglaise je l’appelais volontiers Yvonne.)