Rideau !

Tire, tire, tombe et ris

Le lourd rideau se déroule

Tire, tire, tombe et ris

Le beau rideau s’alourdit

Mes pieds se tordent entre les pierres, dans le noir

Entre les pierres l’espace engloutit les gros boutons de ma veste arrachés par l’effort…

Tire, tire, tombe et ris

 

Ris, ris et pleure

Mon beau, mon cher bâtiment, tu n’es plus

Voici ta tombe

Le lourd rideau déployé t’ensevelit

Les plis rose mauve, les drapés pâlis t’enveloppent

Mes yeux te caressent, je me love

Sous le velours les déblais roulent et se dérobent

Le tissu s’agite comme de l’eau

Puis les vagues se figent

Tombe, tombe et pleure devant cet « ici gît »

Mon cher bâtiment voici ta tombe

Habité tu le fus, il n’y aura pas d’oubli.

 

Nicole Cardinali – 1er janvier 05